Depuis l’apparition du coronavirus et son angoisse communicative, l’image qui nous semblait pourtant acquise de «migrant·es parfait·es» s’est en quelques jours transformée en celle de parias de la société –les gens dont il faut se protéger et, si possible, que l’on doit chasser. C’est devenu le «attention aux Chinois·es et à leur virus!»: les passant·es ajustent leur écharpe, changent de trottoir, regardent leurs pieds.
Ce bouleversement brusque confirme que le racisme n’est toujours qu’une construction sociale totalement indépendante de qui nous sommes réellement en tant qu’individus. Il reflète ce que notre société a de plus sombre: ses peurs irrationnelles, son histoire à effacer et le bouc émissaire le plus opportun à un moment donné.
février 2020